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Mouvements de langue

Temps de lec­ture esti­mé : 11 min

Mise à jour du 1er février 2021 : Annick Englebert ayant créé un nou­veau site pour mettre en ligne son tra­vail, l’an­cien site dia​chro​nie​.be a été sup­pri­mé. Les liens y ren­voyant dans cet article ont donc été mis à jour vers leur ver­sion archi­vée par archive​.org sur sa « way­back machine ».


Depuis quelques années, la socié­té fran­çaise est agi­tée d’un débat viru­lent sur l’é­cri­ture inclu­sive. D’un côté, on l’ac­cuse de cas­ser une langue dont la beau­té se serait peau­fi­née natu­rel­le­ment au fil des siècles, de l’autre on se révolte face à la dif­fi­cile adop­tion d’une mesure qui ne ferait que réta­blir dans la langue l’é­ga­li­té recon­nue entre êtres humains. Les posi­tions semblent irré­con­ci­liables. L’histoire du fran­çais, et plus par­ti­cu­liè­re­ment de son écri­ture, peut-elle appor­ter un éclai­rage utile ?

La matière du débat étant celle-là même – la langue – qui per­met de le tenir, je suis obli­gé avant de pour­suivre de pré­ci­ser la posi­tion qui aiguille mes choix dans l’é­cri­ture de ce texte. J’ai choi­si d’op­ter ici pour une gra­phie tra­di­tion­nelle (pas de point médian1 ni de genre neutre2), en uti­li­sant des outils inclu­sifs qui me paraissent rela­ti­ve­ment consen­suels : la double flexion3, ain­si que l’ac­cord à la majo­ri­té4 et celui de proxi­mi­té5.

Le 20 octobre 2020, la Tribune de Genève publie un article sur le tra­vail de fin de cur­sus d’un étu­diant à la Haute École d’Art et de Design (HEAD) : il aurait créé la pre­mière typo­gra­phie conte­nant des carac­tères inclu­sifs. L’article est repris dans beau­coup de médias grand public, relan­çant le débat entre par­ti­sans et oppo­sants qui s’é­charpent déjà depuis long­temps à coup de tri­bunes et de pro­cès en légi­ti­mi­té. Mais le texte sus­cite aus­si la colère de ceux et celles qui tra­vaillent depuis des années à la créa­tion de glyphes inclu­sives, et qui s’in­surgent de voir leurs créa­tions oubliées – invi­si­bi­li­sées6, plus précisément.

Cet article de Friction Magazine relate bien l’é­ten­due des recherches menées par les per­sonnes concer­nées, qui tentent de trou­ver des réponses gra­phiques aux ques­tions que leur exis­tence pose à la langue. Je sou­li­gne­rais ici mon inté­rêt par­ti­cu­lier pour le tra­vail de lin­guiste mené par Alpheratz. Mais c’est un extrait du compte Instagram de la col­lec­tive Bye Bye Binary qui m’a don­né l’en­vie d’é­crire ce billet.

exemple de typographie inclusive
https://​www​.ins​ta​gram​.com/​p​/​C​H​L​Q​7​C​X​B​-​xZ/ © Bye Bye Binary

En voyant cette image, j’ai repen­sé à la pre­mière page d’une édi­tion du Gargantua de Rabelais pré­sente sur le site de la BNF.

Page Rabelais
C’est sur cette page que je découvre pour la pre­mière fois les abré­via­tions typo­gra­phiques que les impri­meurs du XVIe siècle ont repris aux copistes du Moyen-âge. (Source gal​li​ca​.bnf​.fr – BnF)

On voit ici l’u­sage du tilde (~) sur les voyelles de base afin de les trans­for­mer en voyelles nasales (ã pour le son « an », õ pour le son « on »), mais aus­si sur la consonne q, comme abré­via­tion de que. Plus mys­té­rieux encore à mon regard, cet étrange uo9, à la troi­sième ligne ! Il ne s’a­git pour­tant que du mot vous, le carac­tère u ser­vant aus­si à rendre le son « v », et le petit 9 ins­crit en expo­sant étant une abré­via­tion du suf­fixe us d’o­ri­gine latine. Ces abré­via­tions pri­sées des copistes, loin de n’a­voir été que des rac­cour­cis d’é­cri­ture, ont par­fois joué un rôle impor­tant dans l’or­tho­graphe actuelle, en témoigne l’his­toire du plu­riel en aux d’un mot comme che­val.

On peut remar­quer éga­le­ment l’u­sage inha­bi­tuel pour nous des f, u, mais aus­si z, et l’ab­sence de régu­la­ri­té de cer­taines ortho­graphes, comme celle de la pré­po­si­tion à, écrite avec ou sans accent. Quelles étaient donc les règles en vigueur à cette époque, et com­ment ont-elles évo­luées jus­qu’à nos jours ?


Le site créé par la cher­cheuse et ensei­gnante Annick Englebert, agré­gée de lin­guis­tique et doc­teur en lettres et phi­lo­so­phie, per­met de décou­vrir la langue fran­çaise selon une pers­pec­tive his­to­rique, et se révèle une véri­table mine d’or. C’est de là que je tire l’es­sen­tiel des infor­ma­tions qui ali­mentent la suite de cet article. J’éviterai ici d’en­trer dans les détails tech­niques, mais pour ceux et celles que l’his­toire gra­phique de la langue fran­çaise inté­resse, je recom­mande de com­men­cer par cette page de son site, qui offre un bon aperçu. 

Pour déco­der les sons repré­sen­tés par les signes pho­né­tiques pré­sents sur son site, on peut les apprendre sur la page dédiée de ce site de pro­mo­tion de l’al­pha­bet pho­né­tique inter­na­tio­nal. On trouve sur la page Wikipedia concer­née la grille plus com­plète et lisible de l’en­semble de l’al­pha­bet. Pour ce texte, je n’en ferai pas usage et uti­li­se­rai l’al­pha­bet français.

Voici donc un aper­çu rapide, sim­pli­fié et sélec­tif de l’his­toire de notre langue écrite :

Le fran­çais est au départ un déri­vé du latin, une langue dans laquelle une lettre cor­res­pond à un son, et réci­pro­que­ment (avec quelques excep­tions).

Au XIIe siècle, le fran­çais, qui n’exis­tait jusque-là qua­si­ment que sous forme par­lée, com­mence à prendre une place de plus en plus impor­tante dans les écrits. Se pose alors un pro­blème : au fil des siècles, les sono­ri­tés de la langue se sont bien éloi­gnées de celle du latin d’o­ri­gine, et de nom­breuses se sont créées. Il y a donc des sons nou­veaux – des pho­nèmes –, mais il manque de signes gra­phiques – de gra­phèmes – pour les représenter !

Voici les options théo­riques lis­tées par Annick Englebert pour répondre au problème :

  1. créer des gra­phèmes spécifiques ;
  2. recou­rir à des gra­phèmes appar­te­nant à un autre sys­tème graphique ;
  3. réem­ployer des gra­phèmes deve­nus disponibles ;
  4. recou­rir à des signes diacritiques ;
  5. consti­tuer des digrammes, voire des tri­grammes ou des qua­dri­grammes à par­tir des gra­phèmes de l’al­pha­bet latin ;
  6. admettre qu’un même gra­phème puisse rendre plu­sieurs phonèmes.

Dans la voie du recours à d’autres sys­tèmes gra­phiques, Annick Englebert note que le fran­çais actuel garde la trace de l’emprunt de trois gra­phèmes étran­gers : le k et le w anglo-saxons, et le y… grec, comme son nom l’in­dique. Mais ces trois gra­phèmes n’ap­por­taient le sup­port d’au­cun pho­nème nouveau ! 

L’exemple le plus extrême de ten­ta­tive d’emprunt étran­ger est sans doute celui d’Honorat Rambaud, maître d’é­cole qui pré­co­nise dans sa Déclaration des abus que l’on com­met en écri­vant et le moyen de les évi­ter, et de repré­sen­ter naï­ve­ment les paroles : ce que jamais homme n’a fait. d’a­jou­ter 24 lettres issues d’autre sys­tèmes gra­phiques à l’al­pha­bet latin afin que chaque sono­ri­té trouve un signe lui cor­res­pon­dant. L’aperçu ci-dessous7 témoigne de la grande dif­fé­rence qui en résulte, mais nous per­met par la même occa­sion de nous rendre compte de la pro­non­cia­tion de l’é­poque (vers 1550) : le t final des mots comme alpha­bet et nou­vel­le­ment s’en­tend, le n de nou­vel­le­ment ou aug­men­té se pro­nonce, le u de aug­men­té s’en­tend (et se pro­nonce « ou »), etc.

D’un abord incom­pré­hen­sible, ce nou­vel alpha­bet per­met ain­si bien de déchif­frer immé­dia­te­ment tout texte incon­nu, dès lors qu’on connait la cor­res­pon­dance sonore de chaque signe : un ancêtre à l’al­pha­bet pho­né­tique ? Rambaud fut moqué par les gram­mai­riens et experts de l’é­poque, qui pré­fé­raient batailler entre eux — il faut croire que ce n’é­tait pas sa guerre.

À la même date 1550, et avec la même volon­té de créer un sys­tème d’é­qui­va­lence entre signe et son, Louis Meigret pro­pose un Trętté de la grammęre fran­çoęze qui fait sur­tout usage de dia­cri­tiques8.

Il nous per­met au pas­sage de décou­vrir la pro­non­cia­tion d’é­poque du terme fran­çais : « fran­çoés ». Français s’é­cri­vait en réa­li­té François (comme le pré­nom) et c’est donc l’en­semble oi qui se pro­non­çait « oé ». Le tra­duc­teur et ami Francis Guévremont, d’o­ri­gine qué­bé­coise, à l’oc­ca­sion d’un repas avec notre édi­teur David Meulemans, m’a­vait déjà racon­té l’o­ri­gine de la drôle de pro­non­cia­tion de nos cou­sins d’outre-Atlantique, que l’on retrouve aus­si dans la bouche de cer­tains habi­tants de nos cam­pagnes fran­çaises : ils ont gar­dé le par­ler de nos ancêtres com­muns – qui rou­laient aus­si les r. Et de mimer un Roi Soleil décla­mant avec pres­tance sous nos sou­rires : « Le Rrrroé, c’est moé ! »

Hormis les gra­phèmes exo­gènes et les ajouts de dia­cri­tiques, les gram­mai­riens et impri­meurs vont cher­cher à réuti­li­ser des gra­phèmes aban­don­nés pour dési­gner les pho­nèmes nou­veaux. L’exemple du signe u est amu­sant : ser­vant à l’o­ri­gine à dési­gner la pro­non­cia­tion « ou » en latin, le gra­phème u est un temps aban­don­né lorsque le fran­çais par­lé ne fait plus usage du son « ou ». Il peut alors tran­quille­ment être récu­pé­ré pour dési­gner le son « u » qui a émer­gé entre temps. Mais lorsque la langue par­lé fait à nou­veau usage du son « ou », il est alors impos­sible de lui attri­buer à nou­veau son signe d’o­ri­gine u, ce qui oblige à inven­ter une forme com­po­sée, en lui adjoi­gnant le signe o.

D’autres formes com­po­sées de deux ou plu­sieurs signes vont voir le jour, à l’exemple de ch. On ajoute ou modi­fie par­fois des carac­tères pour cla­ri­fier la lec­ture : le y est plus lisible que le i par­mi les jam­bages, et rajou­ter un h devant les mots qui com­mencent en i ou ui per­met de mieux les iden­ti­fier (hier, huit, etc.)

Dans la forêt de jam­bages (source gal​li​ca​.bnf​.fr – BnF)

À par­tir du XIVe siècle, la langue écrite n’est plus le mono­pole des copistes. Elle devient l’u­sage des gens de jus­tice, moins ins­truits mais fiers d’être les tenants d’un savoir réser­vé à une élite, et qui veulent pou­voir affir­mer leur pri­vi­lège. Ces juristes9 ajoutent des lettres « para­sites » aux mots pour leurs éty­mo­lo­gies latines réelles ou sup­po­sées (le d de poids, par exemple), ou bien conservent des lettres qui ne se pro­noncent plus, par exemple à la fin des mots. C’est le début du divorce entre l’o­ral et l’é­crit, lequel s’é­ta­blit de façon arti­fi­cielle, contre l’usage.

Dès le XVe siècle, ce sont les impri­meurs qui obtiennent le pou­voir d’é­ta­blir la forme des mots. Dans leur grande majo­ri­té, ils pour­suivent la démarche éty­mo­lo­gi­sante, ajoutent des lettres d’o­ri­gine grecque en plus des latines, et réta­blissent le dou­ble­ment des consonnes. Les ouvriers des impri­me­ries, payés à la ligne, sont trop heu­reux d’u­ti­li­ser ces signes supplémentaires…

Au XVIe, l’im­pri­meur royal de François Ier, Geoffroy Tory, défi­nit les règles de l’ac­cent aigu, de la cédille et de l’a­pos­trophe. Le sys­tème se fixe : c’est le début du concept d’orthographe.

L’Académie, fon­dée au XVIIe, enté­rine les gra­phies éty­mo­lo­gi­santes, mais n’hé­site pas au siècle sui­vant à modi­fier l’or­tho­graphe de nom­breux mots, jus­qu’à un tiers d’entre eux dans l’é­di­tion de 1740 de son Dictionnaire. C’est à la même époque que naît, sous l’im­pul­sion de gram­mai­riens convain­cus de la supé­rio­ri­té de l’homme sur la femme, la fameuse règle qui fait aujourd’­hui cou­ler beau­coup d’encre : « Le mas­cu­lin l’emporte sur le féminin. »

En 1893, un pro­jet de réforme visant à har­mo­ni­ser cer­taines règles d’or­tho­graphe est stop­pé par les Académiciens10 réfrac­taires grâce à la média­ti­sa­tion de leur révolte dans la presse – ce qui sus­cite des réac­tions iro­niques, qui res­tent encore d’ac­tua­li­té.

Un siècle plus tard (avec la timide réforme de 1990) et jus­qu’à aujourd’­hui, les per­sonnes favo­rables ou oppo­sées à une évo­lu­tion de la langue mènent tou­jours com­bat dans l’a­rène média­tique, avec une viru­lence redoublée.


On ne s’ar­rê­te­ra pas ici au pou­voir réel dont dis­po­se­rait encore l’Académie, il suf­fi­ra de consta­ter à quel point est sui­vie sa déci­sion concer­nant la Covid-19 (même si cet avis appa­raît plus nuan­cé qu’on ne l’a rap­por­té). Pour les curieuses et curieux, l’Académie a mis en ligne récem­ment son Dictionnaire, sur un site per­met­tant de com­pa­rer l’é­vo­lu­tion des défi­ni­tions des mots au fil de ses édi­tions.

Nous venons de voir rapi­de­ment com­ment la forme du fran­çais écrit a évo­lué durant les siècles, avec de nom­breuses varia­tions par­fois conco­mi­tantes, des expé­ri­men­ta­tions, des allers-retours, des hési­ta­tions… La langue évo­lue sans cesse, avec des mots nou­veaux, d’autres qui tombent dans l’ou­bli, des emprunts exo­gènes, etc. Chaque année, les dic­tion­naires ajoutent des défi­ni­tions, pour enté­ri­ner les réa­li­tés nou­velles qu’elles désignent.

Car la fonc­tion prin­ci­pale du lan­gage, c’est bien de « par­ler le monde » tel qu’il existe, et par ce moyen, de le pen­ser. Pour cela, la langue doit répondre à de mul­tiples contraintes et ser­vir de mul­tiples usages : rapi­di­té de com­pré­hen­sion, pré­ci­sion d’ex­pres­sion, faci­li­té d’ap­pren­tis­sage, uni­ver­sa­lisme, capa­ci­té à tout expri­mer du plus abs­trait au plus concret, etc. Il s’a­git tou­jours d’un com­pro­mis entre soi et l’autre, pour trou­ver le ter­rain de com­pré­hen­sion le plus adapté.

C’est tou­jours un équi­libre fra­gile : il faut suf­fi­sam­ment de sta­bi­li­té pour l’u­sage et la trans­mis­sion entre humains, mais une cer­taine capa­ci­té d’é­vo­lu­tion pour que cette langue accom­pagne le mou­ve­ment incon­trô­lable du monde. On a vu plus haut que des chan­ge­ments trop radi­caux peinent à convaincre, mais aus­si que cer­tains chan­ge­ments sont le fruit d’en­jeux de pou­voir plus que de civilisation. 

En regar­dant aujourd’­hui les pro­po­si­tions de l’é­cri­ture inclu­sive, il faut se rap­pe­ler que la cédille, l’a­pos­trophe ou les accents n’ont pas tou­jours exis­té. Ils sont le fruit d’un com­pro­mis entre le sta­tu quo latin et les expé­ri­men­ta­tions créa­tives de quelques per­sonnes auda­cieuses qui cher­chaient des solu­tions aux manques de leur époque.

Car, hier comme aujourd’­hui, c’est pour décrire des réa­li­tés qui manquent de repré­sen­ta­tions – qu’elles soient sonores ou socié­tales – que des inno­va­tions gra­phiques ont vu le jour. On peut déci­der de nier la réa­li­té du monde, comme l’ont fait les tenants de l’é­crit du XIVe siècle en le décon­nec­tant de son usage oral. Mais ne sont-ce pas ceux-là même qui, croyant magni­fier l’é­crit alors qu’ils ne contri­buaient qu’à son iso­le­ment, sont à l’o­ri­gine de sa désaf­fec­tion gran­dis­sante aujourd’hui ?

Aimer la langue – et la lit­té­ra­ture, son expres­sion la plus fabu­leuse –, c’est la vou­loir vivante, auda­cieuse, aven­tu­reuse, et au contact des réa­li­tés com­plexes qu’elle entend décrire. Parmi toutes les options théo­riques lis­tées par Annick Englebert, la créa­tion de gra­phèmes est la seule qui n’ait pas été ten­tée par le pas­sé : qu’on s’y essaie aujourd’­hui me semble une rafrai­chis­sante nou­velle. Laissons les expé­ri­men­ta­tions se faire, les échos se trou­ver et le temps déci­der des nou­veaux usages, sans a prio­ri ni élitisme.

L’anatomie nous le rap­pelle : sans mou­ve­ment de langue, pas de parole pos­sible. Et pas de french kiss non plus – pour la langue de l’a­mour, un comble !

source Friction Magazine

Post scrip­tum :

Le fran­çais a été une langue orale jus­qu’au XIIIe siècle, puis une langue de l’é­crit avec le tra­vail des copistes, des impri­meurs, de la presse, jus­qu’au XXe siècle où la radio et la télé­vi­sion réta­blissent la balance de l’o­ra­li­té. Vers la fin du XXe, l’ex­pan­sion de l’in­for­ma­tique et la créa­tion d’in­ter­net donne une nou­velle impul­sion à l’é­crit. Mais en ce pre­mier tiers de XXIe siècle, la vidéo, l’Intelligence Artificielle et la recon­nais­sance vocale rebattent les cartes. En plus d’un retour à l’o­ral, c’est car­ré­ment un retour à l’i­mage que l’on observe : le smi­ley en vient à sup­plan­ter le lan­gage SMS, au point qu’un auteur décide d’en choi­sir un pour titre de son ouvrage. Au Xe siècle, vitraux et mys­tères11 ser­vaient pour l’Eglise à trans­mettre au peuple son mes­sage. Stories12 et smi­leys sont-ils les mys­tères et vitraux du XXIe siècle ?


Notes

  1. ex. « confiné·e·s »
  2. ex « amiz »
  3. ex. « Françaises, Français »
  4. ex. « les filles et le gar­çon sont venues »
  5. ex. « les frères et les sœurs sont venues »
  6. se dit de phé­no­mènes ou groupes sociaux ren­dus invi­sibles par une omis­sion plus ou moins volontaire
  7. source gallica.bnf.f – BnF
  8. signe accom­pa­gnant une lettre ou un gra­phème pour en modi­fier la pro­non­cia­tion (Wikipedia)
  9. au contraire des copistes dont une par­tie étaient dans des cou­vents fémi­nins, les femmes n’a­vaient pas le droit d’é­tu­dier à l’u­ni­ver­si­té, donc d’ap­prendre le droit
  10. tous hommes !
  11. spec­tacles met­tant en scène des épi­sodes de la bible
  12. courtes vidéos uti­li­sées sur les réseaux sociaux

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